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Un psychologue du travail ? Pour quoi faire ?

Un psy dans mon entreprise ? Mais on n’est pas cinglés ici, pour quoi faire ?

Parce que le métier de psychologue du travail est assez méconnu, je vous en propose une perspective partielle certes, mais en rapport avec la souffrance au travail qui est une question très actuelle. Vous trouverez un descriptif plus complet de ses activités dans le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP).

Mais un « psy » c’est quoi au juste ? 4 catégories générales se distinguent :

– Le psychiatre qui est un médecin spécialiste, a fait 10 ans d’études réglementées. C’est le seul habilité à prescrire des médicaments et il soigne le plus souvent des troubles mentaux graves.

– Le psychologue est formé à l’université ou dans une autre institution (comme le Conservatoire National des Arts & Métiers par exemple). Il compte 5 ans d’études, réglementées elles aussi. N’hésitez pas à lui demander son numéro ADELI. Il est de plus tenu au code de déontologie des psychologues.

– Le psychanalyste lui, a d’abord suivi une analyse avant d’être supervisé pour enfin pouvoir pratiquer. La durée pour obtenir une certification est variable mais se compte en années.

– Le psychothérapeute exerce librement (et se forme donc à sa convenance), même si la protection du titre de psychothérapeute a été voté en 2010…

Un « psy » peut donc cumuler plusieurs compétences : être médecin + analyste, ou psychologue + analyste, ou psychologue + thérapeute bref.

Un psychologue tel qu’on l’entend classiquement soigne donc un individu. Mais tout le monde n’est pas fou ou malade. Il peut donc être amené à accompagner quelques temps, de manière transitoire une personne qui rencontre des difficultés dans sa vie et qui en souffre. Qui n’en n’a pas vécu ? Séparation, accident, maladie, perte d’emploi, mutation, promotion… hé oui !

Et spécifiquement en lien avec le travail, il existe ce qu’on appelle un « business du stress », de la souffrance autour des risques psychosociaux (RPS). Les médias en relatent les faits régulièrement. Méthodes de détente par ci, méthodes de remotivation par là, enquête pour détecter « les sujets à risques », etc ! Bref. Ça pleut. Or pointer du doigt les symptômes ne traite pas l’origine du problème.

Mais le psychologue du travail s’occupe de quoi alors ? Je vous le donne en 1000 : du travail ! Sa pratique est très concrète, fondée sur du réel, sur un vécu de terrain au quotidien.

Car lorsque vous êtes à cran au boulot, tendu,  jamais vraiment sûr d’y arriver en fin de la journée, que vous rentrez harassé le soir, au final, les massages, relaxation, méthodes ou formations n’y changent pas grand chose fondamentalement. A mon sens ce n’est qu’emplâtre sur jambe de bois ! Et pour cause, celle ou celui qui arrive le matin et qui reste confronté aux tâches c’est bien vous : les difficultés réelles n’ont pas disparues dans la nuit !

Car ce qui dure et qui ne s’arrête pas, c’est bien le travail ! C’est donc de lui dont il faut s’occuper. Parce que quand ça va au travail, la vie tout autour est quand même plus sympathique, ne soyons pas hypocrite. Le psychologue du travail soigne donc le travail parce que c’est là qu’est la source de bien-être ou de mal-être des hommes et des femmes qui l’accomplissent ! Et si cela vous semble encore farfelu, remémorez-vous une situation de succès au travail où vous avez pu mener à bien une activité, un projet. Même à l’école, l’obtention d’une bonne note ne vous procurait-elle pas un immense sentiment de fierté, de joie ?

Il est donc question de renverser la vapeur. En faisant de la gestion humaine des ressources, le but recherché est d’adapter le travail à l’homme et non l’inverse. Considérer en ce sens l’activité professionnelle de chacun et l’environnement professionnel alentour, présente des avantages à tous les niveaux de la hiérarchie.

Le travail rendu non seulement humainement faisable, mais mieux encore appréciable, ne conduira plus les femmes et les hommes à le fuir (absentéisme, présentéisme, turn over), à le contraindre (grèves, séquestration de dirigeants), ou à en éliminer les problèmes en s’éliminant eux-mêmes (suicide)…

Ce qui bénéficie à l’homme, bénéficie aussi à l’organisation. Se sentir bien dans son activité professionnelle rend plus efficace, plus talentueux, plus flexible. N’est-ce-pas ce que recherchent les patrons pour une meilleure navigation concurrentielle ?

Emmanuelle PERRIER

Pour aller plus loin…

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